Amoureux fidèle de la mère de son meilleur ami, Anouk (et pas Annick) ne sachant pas aimer sa jolie femme, s’entiche d’une nounou anglaise sommes toutes assez vigousse.
Quand tout va mal, il va pleurnicher chez sa sœur…
Bien sûr, c’est la mode du pavé et Anna Gavalda s’étale sur plus de 600 pages : tracasseries de la vie quotidiennes en veux-tu en
voilà !
Hélas, rien de percutant, on écoute d’un œil…
On s’ennuie jusqu’à la troisième partie où l ‘on fait enfin connaissance d’Anouk, personnage émouvant qui sauve la situation…
La fin est vulgaire à souhait, c’est vraiment du remplissage et sans doute dois-je faire partie des inconsolables car j’ai refermé le livre écoeurée.
Je cite : « Leur ass bien kické comme des couillons de Parisiens et de Ricains qu’ils étaient, biberonnaient des anisettes pour se consoler… ».
Pourtant j’avais apprécié de quitter la ville et ses banlieues, d’aller assister à la fête
au village et de faire connaissance avec tous les animaux des Vespéries…
La Consolante, c’est le dernier épisode connu de la vie de Charles :
«C’est une partie pour rien… Sans enjeu, sans compétition, sans perdants…Pour le
plaisir, quoi… »
La Consolante, c’est aussi Anouk, c’est Kate, c’est Nounou, ce sont tous les personnages généreux que l’on rencontre dans ce livre ou
ailleurs.
Finalement, j’aurai préféré « Je l’aimais » de la même auteure.
Rien d’édulcoré dans ce petit roman rafraîchissant allant à l’essentiel en peu de mots,
épuré comme une nouvelle.
Patricia
La « consolante ». C’est presque ce dont on aurait besoin quand on a fini de lire le dernier roman d’Anna Gavalda pour se remettre de l’effort consenti d’être arrivé jusqu’à la dernière page sans en avoir sauté une ligne.
L’auteure, fidèle à son habitude, nous fait partager une tranche de vie et nous raconte une histoire simple avec des gens somme toute ordinaires… un architecte professionnellement au top mais un peu perdu dans sa vie affective et sentimentale, une ado pareille à toutes les ados d’aujourd’hui… vivant au milieu des contraintes et du stress de la vie parisienne…
Après une introduction sous forme de flash back, nous retrouvons notre héros une trentaine d’années plus tard soudainement confronté à un courrier mystérieux qui va provoquer chez lui tout un tas de réactions et par voie de conséquence décider de son avenir.
Anna Gavalda s’ingénue à compliquer inutilement le récit en mélangeant passé, présent, faits réels et imaginaires, mais le procédé devient vite énervant et l’on peine à suivre l’intrigue.
Même les personnages un peu hors du commun que l’on découvre au fur et à mesure de l’histoire sont à la limite de la caricature et ne parviennent pas à dégager suffisamment d’émotion pour que l’on s’attache véritablement à eux : « Nounou », le vieux travelo ayant eu son heure de gloire dans le show business, Kate la femme au grand cœur devenue mère courage malgré elle, Alexis l’ami d’enfance, Anouk enfin par qui tout a commencé mais dont la personnalité restera insaisissable jusqu’à la fin du récit.
Et l’on rencontre encore une multitude d’autres personnages qui n’apparaissent que le temps d’un paragraphe pour mieux disparaitre dans le suivant.
Le style est assez particulier, souvent télégraphique. L’auteure se plait à mélanger différentes formes de narration, des phrases sans sujet, d’autres sans pronom, des dialogues où l’on sait plus très bien qui est en train de parler à qui…
Beaucoup de digressions également dans ce roman qui aurait tout à gagner avec quelques bonnes dizaines de pages en moins. Certains passages n’apportent strictement rien ni à l’action ni même à l’atmosphère du récit comme les fréquents voyages de notre architecte en Russie, sa visite dans une usine désaffectée destinée à être transformée en loft…
Quelle est la morale de cette histoire si morale il y a ? Qu’il faut s’affranchir du passé pour pouvoir vivre le présent et aborder le futur ? Qu’il ne sert à rien de culpabiliser pour un passé que l’on ne peut plus changer ? Que la vraie vie se trouve là où on ne l’attend pas ? Que l’argent ne fait pas le bonheur ? Que l’on peut toujours combler le fossé entre les générations ? J’avoue que plusieurs jours après avoir terminé ce livre, j’en suis encore à me poser la question.
Si l’on compare « La consolante » avec les autres ouvrages de Anna Gavalda, on peut presque dire qu’elle n’a pris dans aucun d’eux le petit quelque chose qui a fait de ceux-ci des vrais petits chefs d’œuvres.
Je pense au très sympathique « L’échappée belle » qui raconte une histoire qui se rapproche de « La Consolante », avec des personnages un peu paumés, des parisiens qui se perdent à la campagne, des réflexions sur l’enfance, comment réussir à s’en détacher…L’histoire, contrairement à « La Consolante », tient en seulement 126 pages et ce petit hymne à l’amour fraternel a quelque chose de frais et de revigorant.
Je pense au remarquable « Ensemble c’est tout », dont a été tiré le film du même nom, et qui séduit lecteurs et spectateurs par la tendresse émanant naturellement de tous les personnages. L’histoire se déroule d’une traite, sans flash back, le style est pur sans aucun artifice.
Je pense au petit recueil de nouvelles « Je voudrais que quelqu'un m'attende quelque part» qui surprend le lecteur à chaque page grâce à son originalité et à son humour parfois un peu grinçant….
Si un film est un jour tiré de « La Consolante », le scénariste et le metteur en scène devront faire preuve de beaucoup de talent et d’imagination pour adapter ce gros pavé et en faire une œuvre de la qualité de « Ensemble c’est tout ». En espérant que pour son prochain ouvrage, Anna Gavalda réutilisera ses premières recettes qui avaient fait d’elle cet auteur si agréable à lire.
Jean-Claude