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25 janvier 2008
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18:55
Deuxième volet de la trilogie japonaise de Viviane Moore. Après nous avoir fait partager la folie et la phobie de Théo l’architecte dans « Intramuros », on côtoie dans ce roman-ci le monde des journalistes et des correspondants de presse à Tokyo. Si le lieu, l’époque et la description des us et coutumes du Japon se retrouvent parfaitement dans les deux ouvrages, le rôle tenu par le narrateur diffère sensiblement passant de suspect principal dans « Intramuros » à « simple » enquêteur dans « Tokyo des ténèbres ».
En arrière plan de l’intrigue proprement dite, Viviane Moore nous plonge dans les méandres de la culture japonaise avec ses traditions, ses origines et ses contradictions. On part à la rencontre des Otaku, cette population de jeunes qui refusent la société et s’enferment chez eux pour se consacrer exclusivement aux mondes virtuels des jeux vidéos et des mangas, des Burakumin, les parias de la société japonaise descendants du ghetto, des Yakusa, les fameux membres de la mafia au code d’honneur autrefois si respecté…
A travers le regard d’occidental porté par Jean sur la société japonaise, on découvre caché derrière les stéréotypes tels celui de l’épouse docile et attentive au bien-être de son mari ou des horaires de travail inhumains, tout un pan de comportements qui sont loin des clichés habituels. L’auteur nous fait toucher du doigt les profondes divergences entre les modes de pensée de nos deux civilisations. Le destin tragique de l’un des principaux protagonistes de l’histoire nous le prouve à titre d’exemple.
Les descriptions des lieux et des atmosphères sont comme toujours dans les romans de Viviane Moore très précises mais sans tomber dans l’exagération, et l’on apprécie le petit lexique en fin d’ouvrage des mots japonais fréquemment utilisés au cours du récit ainsi que la liste de personnages réels ayant un rapport avec l’environnement de l’intrigue. Ce genre de petit supplément se retrouve également dans la série des « Galeran de Lesneven», le chevalier-enquêteur du moyen-âge, où l’on découvre à la fin de chaque livre un petit recueil de recettes de cuisine d’époque.
Notons que l’auteure est née à Hong-Kong, qu’elle a exercé le métier de journaliste et qu’elle a beaucoup voyagé.
Je me réjouis déjà d’attaquer « Ombre japonaise », le troisième et malheureusement dernier volet de la série.
Jean-Claude
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Un petit roman qui nous plonge dans l’univers intime de deux femmes de notre époque avec un arrière plan légèrement sulfureux.
DENIS GROZDANOVITCH: RÊVEURS ET NAGEURS OU DU PLAISIR PARMI LES DIFFICULTES
Ce roman nous place au cœur de la campagne vietnamienne de l’après-guerre. Miên, jeune femme mariée à Hoan, riche propriétaire terrien, mène une existence paisible, se consacrant au bonheur des deux hommes de sa vie, son époux et son jeune fils. Le retour de Bôn, premier mari de Miên que tous croyait mort à la guerre vient bouleverser et briser l’harmonie familiale. En effet, sous les pressions de la communauté villageoise et aussi animée par son sens du devoir, Miên décide de retourner vivre avec son premier époux. On assiste alors au déchirement des 3 personnages, chacun tentant de continuer de mener une existence à jamais gâchée. Hoan, l’époux délaissé, tente sans succès de se consoler auprès des prostituées et entraine le lecteur dans l’univers miséreux et sordide de la ville voisine. Bôn, vétéran hanté par ses souvenirs de guerre tente en vain de reconquérir cette femme qu’il a idéalisée pendant toutes ses années d’éloignement. Son corps, désormais meurtri par les combats, peine à se reconstituer et il a recours à diverses médecines pour essayer de retrouver sa puissance virile espérant faire sortir Miên de sa froideur et de son mutisme en lui faisant un enfant. La jeune femme tente pour sa part de se résigner à cette nouvelle vie mais elle est par moment submergée par la souffrance et aussi par le dégoût face à ce vétéran à l’haleine puante dégradé physiquement. 
Ce récit nous plonge dans la Hollande du XVIIème siècle
Amérique du Sud et Autriche, entre les années 1930 et les années 1970. Isabel Allende nous livre une nouvelle saga familiale dans la même veine que la « Maison aux Esprits ». On suit avec passion le destin d’Eva Luna, conçue dans des circonstances assez similaires à « Garp » dans « Le Monde selon Garp » de John Irving (mais la similitude s’arrête là) ainsi que celui de plusieurs caractères hauts en couleur comme Rolf Carlé, exilé par sa mère depuis l’Autriche pour tenter de lui faire oublier son enfance et Huberto Naranjo qui deviendra plus tard le commandant Rogelio, révolutionnaire idéaliste rappelant par certains côté le personnage de Pedro Garcia de la « Maison aux Esprits ».
Kate Atkinson nous emmène de nos jours en Angleterre, plus exactement dans la région de Cambridge, pour participer à trois enquêtes policières dont les protagonistes vont plus ou moins se croiser tout au long du récit. Le livre débute par le récit successif des trois affaires, deux meurtres et une disparition qui se sont déroulés entre 1970 et 1994. Le décor étant planté, nous assistons 10 ans plus tard à l’entrée en scène de l’un des héros de l’histoire, un obscur détective privé, ancien flic, exhibant tous les clichés propres à sa profession (affaires et clients sans intérêt, secrétaire irascible, voiture minable, consommation trop élevée de cigarettes, divorcé, père d’une fille unique dont il a peine à s’occuper, etc.).
Mon premier livre de Nancy Huston. Une saga familiale qui s’étend de 1944 à 2004 ou plutôt de 2004 à 1944. Le récit de quatre tranches de vie d’environ une année, vue chacune au travers du regard d’un enfant âgé de 6 à 7 ans. Les pérégrinations des membres de cette famille un peu hors du commun nous emmènent à différentes époques aux Etats-Unis, en Allemagne, en Israël et au Canada.