critiques de livres - Le blog du club de lecture de suisse romande

8 mai 2008 4 08 /05 /mai /2008 15:37

Les voisins, Véronique Fiszman

En voilà un beau titre: ça ressemble un peu à "Vers chez les Blancs" de Djian en moins croustillant et ce n'est pas loin de "L'Elégance du Hérisson" de Barbery, dans le style comédie bourgeoise en plus pétillant.

Il est nécessaire de s’accrocher lors des premiers chapitres où l’on peut lire toutes les trois pages l’expression « il /elle a beau »… Les amours de Marie-Prune Namarre qui cocufie son époux professeur de français avec un auteur d’opérettes nommé Paul Lagorce, tout cela se déroulant au Nord de Paris, à L’Etang-La-Ville, cela paraît un peu ennuyeux…

Heureusement, l’auteur Alain Solesmes, autiste et pervers, va mener le scénario qui inspirera son nouveau roman avec brio avant d’être lui-même dépassé par quelques rebondissements imprévus : la pudibonde Marie-Prune se dévergonde et la lolita Vanessa s’assagit.

Il est question également d’une libellule provocatrice d’accidents et d’un antiquaire cancéreux nommé Boulanger qui vont précipiter le destin de chacun.

Finalement, cette histoire de voisins qui se la jouent mélo ne manque pas de piquant et Véronique Fiszman nous tient quand même en haleine.

On se serait pourtant passé des commentaires sur les performances de la Porsche Boxster et des acteurs dévoués à Peter Grimes mais ce roman se veut à la page…

Moralité : n’agacez pas vos voisins et ne méprisez pas les femmes vertueuses !

Patricia

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2 mai 2008 5 02 /05 /mai /2008 11:00

Zaïda, Anne Cunéo

Voici une bonne lecture pour vous, exilés francophones à Zurich, puisqu'une partie de ZAÏDA se déroule dans cette ville!

Il s'agit du dernier roman d'Anne Cunéo, romancière helvétique, et par ailleurs journaliste à la Télévision suisse romande et chroniqueuse dans 24 heures.

C'est l'histoire d'une des premières femmes médecins. Elle se déroule à cheval sur les 19ème et 20ème siècles et relate la difficulté pour une femme, à cette époque, de pouvoir faire des études, puis exercer la profession de médecin. Au cours de cette tranche de vie, le lecteur est également confronté à la montée du fascisme en Italie, puis du nazisme en Allemagne, et enfin, dans une moindre mesure, au maccarthysme, aux Etats-Unis.

Malgré l'apparence d'une biographie qui pourrait vite devenir ennuyeuse pour ceux qui n'apprécient pas spécialement ce genre de spécialité, ce roman, basé sur diverses recherches de l'auteure, comme elle l'explique en dernières pages du livre, se lit d'une traite. En un mot : Passionnant!

Et pour ceux qui auront apprécié l'écriture d'Anne Cunéo et qui arpentent régulièrement la ville de Lausanne, lisez notamment ses précédents romans (les enquêtes de Marie Macchiavelli), qui nous entraînent dans les rues et les bistrots lausannois, comme si on y était!

Bonne lecture!

Nicole

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18 avril 2008 5 18 /04 /avril /2008 13:48

Rapport aux Bêtes, Noëlle Revaz

Rapport au Bêtes, c’est du vernaculaire, ça sonne les cloches mais celles des bovidés du Valais toujours et encore médiéval d’il y a six ans…

Un fermier amoureux de ses vaches, une demoiselle de la ville devenue femme de paysan et un ouvrier agricole portugais : la vie à la ferme c’est dur et le maître des lieux est rude, une tête de bourrique comme on en fait plus.

Hélas la femme est souffrante. L’ouvrier agricole portugais fait venir le docteur et l’on découvre à la mère de famille une tumeur cancérigène. Après plusieurs mois de chimiothérapie à l’hôpital durant lesquels les deux hommes restés à la campagne se sont rapprochés, la femme revient. Elle ne veut plus rien savoir de son époux et des travaux à la ferme. Le fermier qui s’était quelque peu décontracté redevient sombre et méfiant. Sa violence lui vaut le départ de son fils aîné et la mort de ses vaches.

Il faut avoir vécu à la ferme pour comprendre cette histoire d’amour entre l’homme et la terre. Sa difficulté extrême d’accepter tout d’abord ses sentiments puis enfin de les exprimer.

C’est un livre parfois pénible à lire, on frôle la nausée comme lorsque l’on traverse les champs empurinés (épandages), il faut se pincer le nez. Malgré tout, on poursuit son chemin, tout en se heurtant à l’esprit étroit et à la personnalité rigide du protagoniste principal, Paul. On se prend de sympathie pour l’ouvrier portugais qui apporte la joie et la bonne humeur à la ferme en même temps que la morue (ce sera aussi le nom de la dernière vache née sur cette terre).

Il est clair que l’on éprouve beaucoup de compassion pour l’épouse malade nommée ironiquement Vulve, mais l’on s’étonne de son manque de réaction, de sa passivité. Quant aux enfants de la ferme, ils ne font qu’un, on ne s’y attarde pas trop et l’on connaît mieux le prénom des vaches que celui des rejetons.

Telle est la volonté de l’auteure qui pousse cette logique paysanne à l’extrême, jusque dans le langage.

Née à Vernayaz, petit village valaisan, elle est descendue à Lausanne où elle a étudié le français médiéval, riche d’une expérience à la fois citadine et campagnarde ; elle renoue avec la tradition ramuzienne et l’on pense tout de suite au célèbre roman « Aline ». Sauf que la fin est moins dramatique et résolument moderne, réaliste plutôt que fataliste.

C’est un premier roman qui tient bien la route, joliment structuré, osé, jamais ennuyeux et fourmillant de détails véridiques. On attend la suite avec « Quand Mamie ».

Patricia

NB : L’auteure sera présente à Zurich le 9 avril. Voir www.auxartsetc.ch

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18 avril 2008 5 18 /04 /avril /2008 13:18

Le bon mari de Zebra Drive, Alexander McCall Smith

Un livre exotique et plein de bon sens, rafraichissant, à découvrir absolument avant la sortie sur écran en 2008. Dépaysement assuré.

Résumé du livre :

Femme mariée au plus doux des hommes, mère de famille comblée et célèbre propriétaire de la seule agence de détectives du Botswana, Mma Precious Ramotswe avait tout pour être heureuse. Jusqu’à ce que Mma Botumile, « la femme la plus déplaisante du Botswana », pousse la porte de l’Agence pour une affaire de mari volage... Voilà que soudain son mari, Mr J.L.B. Matekoni, décide de s’improviser enquêteur tandis que Mma Makutsi, récemment fiancée, semble préférer le shopping à son travail. Voudrait-elle quitter son poste d’assistante-détective ?

C’est alors qu’un nouveau client se présente : des morts étranges sont survenues à l’hôpital de Mochudi, toujours un vendredi, dans le même lit, à la même heure… Voilà de quoi faire oublier à Mma Ramotswe les petits soucis du quotidien !

Marisa

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20 mars 2008 4 20 /03 /mars /2008 20:05

Métaphysique des tubes, Amélie Nothomb

Amélie Nothomb ou l'art de rendre des banalités intéressantes voire captivantes. Une autobiographie de zéro à trois ans qui vous prend dès la première page et que vous ne consentez à lâcher qu'à regrets une fois la dernière ligne achevée, ce n'est pas banal. C'est là qu'est tout le talent de Nothomb, qui avait déjà touché la grâce avec son premier roman ("Hygiène de l'assassin"), il y a seize ans, pour ne plus jamais la quitter ensuite, même si aucun de ses opus suivants n'a véritablement réussi à égaler celui de ses débuts.

Après l'excellent "Stupeur et tremblements" qui racontait les débuts difficiles d'Amélie dans la vie professionnelle nippone, nous voilà transportés dans le Japon des années septante pour suivre les premiers pas, mais surtout les premiers mots de l'auteur belge. Evidemment, on se demande toujours quelle est la limite qui sépare le vrai du faux, la réalité de la fiction, les faits du romanesque. Car les performances accomplies par Amélie semblent bien extraordinaires pour une enfant en bas âge. Mais on se dit aussi que ce ne serait là que les premiers exploits d'une longue série.

Mais finalement on cesse de se poser des questions et on plonge, comme d'habitude avec Nothomb, dans le plaisir de la lecture, fiction ou pas.

Raphaël

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17 mars 2008 1 17 /03 /mars /2008 14:03

Une gourmandise, Muriel Barbery

Mme Barbery, décidemment, se complaît à écrire des récits enchâssés et se met dans la peau plutôt indigeste d’un critique gastronomique craint et révéré de L’Elégance du hérisson.

On a compris, tout le monde le déteste car c’est un esthète, un obsédé du goût.

Il suffit de demander son avis à une statue (une réplique de la Vénus de Wilendorf) pour obtenir un portrait complet du personnage :

Extrait p.106-107 :

Ses yeux perspicaces, ses yeux intelligents, sont séparés de ce qu’ils voient par un voile invisible qui entrave son jugement, qui rend opaque ce que, pourtant, il pourrait si bien illuminer de sa verve. Et ce voile, c’est sa raideur d’autocrate éperdu, dans la perpétuelle angoisse que l’autre, face à lui, se révèle autre chose qu’un objet qu’il peut à loisir écarter de sa vision, dans la perpétuelle angoisse que l’autre, en même temps, ne soit pas une liberté qui reconnaisse la sienne. »

Seul son chat (le chat, encore le chat, toujours le chat) l’admire, ce qui sauve sa peau…

Nostalgique de la malbouffe de supermarché ou fanatique de fruits de mers, on ne sait plus exactement, quoiqu’il en soit, le caractère récalcitrant du protagoniste se résume à une huître mal cuite ou à une sardine trop grillée :

Extrait p. 46-47:

Il y a dans la chair du poisson grillé, du plus humble des maquereaux au plus raffiné des saumons, quelque chose qui échappe à la culture…

La viande est virile, puissante, le poisson est étrange, cruel. Il vient d’un autre monde, , celui d’une mer secrète qui jamais ne se livrera, il témoigne de l’absolue relativité de notre existence et pourtant, il se donne à nous dans le dévoilement éphémère d’une contrée inconnue.

Ce petit livre désenchanté allie étrangement des concepts bibliques (Corinthiens, XV) et gastronomiques, disons-le : gastrobibliques.

Patricia

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14 mars 2008 5 14 /03 /mars /2008 09:31

Mangez-moi, Agnès Desarthe

Ce petit livre est un régal : on entre dans la vie d’une femme d’âge mûr qui ouvre son propre restaurant et nous révèle l’envers du décor.

Tout d’abord un mari violent, un fils introverti, une famille guindée, à l’exception peut-être de son élégant frère Charles qui lui aussi a subi des échecs, des coups du destin.

Sa passion : concocter des petits plats originaux et inventer de nouvelles recettes.

On a l’eau à la bouche en lisant et on s’inviterait bien chez « Chez moi ».

Cette créativité culinaire est naturellement mise en parallèle avec l’esprit littéraire qui anime l’héroïne.

L’histoire ressemble à un conte moderne, le blâme (la gifle du mari à la naissance de leur fils), la perte (de l’amour de son propre fils), la transgression (la liaison avec l’ami de son fils), la condamnation (la fuite du domicile conjugal), l’errance (les années passées aux cuisines d’un cirque ambulant), l’épreuve (l’ouverture du restaurant) la rémission (le soutien de ses nouveaux alliés), la réparation (les retrouvailles avec le fils perdu et le repos mérité).

Ce petit bout de femme acrobate qui adore (entre autres) le mot « bordélique » est une véritable championne de l’improvisation, elle rit à gorge déployée de ses tours de magie personnels, pleure à cause des oignons si ce n’est d’épuisement, glisse sur une épluchure de concombre, attrape finalement la bosse du commerce.

Le langage est extrêmement direct, vivant, carrément émouvant.

On rencontre au passage un génie du marketing, une vieille tante vraiment marrante, un fleuriste un peu maladroit et deux inséparables gourmandes qui vont se disputer puis se réconcilier.

On y côtoie toutes sortes de nationalités, chacune a son mot à dire et cela crée une ambiance multiculturelle effervescente, celle d’un quartier de Paris que le lecteur avisé ne manquera pas de repérer ou au moins d’imaginer…

Peu importe, c’est parfois un peu bon enfant mais toujours divertissant, féministe sans être « émélèphe », la cuisine comme l’amour, c’est le mariage de la sensualité et de la bonne humeur.

En deux bonnes heures, vous aurez dévoré « Mangez-moi », vous vous précipiterez sans doute pour vous attabler au bistrot du coin avec un sourire en coin.

Patricia.

Un extrait (p.216):

-Elle a trop lu de livres, décrète Vincent.

-Ou pas assez, tempère Ben. Pas les bons.

J’ai lu des livres dans lesquels l’avidité était punie et la modestie récompensée.

J’en ai lu où c’était le contraire…

J’ai perdu les titres, j’ai oublié les auteurs…

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13 mars 2008 4 13 /03 /mars /2008 10:16

Auprès de moi toujours, Kazuo Ishiguro

Kathy, la narratrice de ce roman à la première personne explore ses souvenirs d’enfance pour tenter de comprendre son passé et le sens de son existence. Son éducation s’est déroulée dans une sorte de pensionnat anglais. Cet établissement était cependant tout à fait particulier, coupé de l’extérieur et avec des élèves sous la surveillance constante de gardiens. Une mystérieuse « Dame » venait également régulièrement rendre visite aux élèves et récolter les meilleurs de leurs dessins pour les mettre dans sa toute aussi mystérieuse « Galerie ».

Le lecteur est très vite déstabilisé par cet univers étrange et en même temps tenu en haleine par le désir de comprendre quel était réellement le but de cette « pension ». L’amitié entre 3 personnages tout aussi insolites qu’attachants : Kathy, Ruth et Tommy sert de fil conducteur à la narration. Au bout d’une centaine de pages, une première clé nous est enfin donnée puisque le récit vire au conte cruel : on apprend alors que ces personnages sont en fait des clones, à l’espérance de vie très courte puisque élevés dans le seul but de devenir de futurs donateurs d’organes.

Toutefois le style fluide et dépouillé évite au roman de sombrer dans la complète science fiction. Le thème du clonage est en fait plutôt le point de départ d’une réflexion sur l’absence de liberté, sur la condamnation programmée d’être vivants. Mené sur un ton à la fois triste et léger par la présence des enfants et de leurs jeux, ce récit s’attache à raconter la perte progressive de l’innocence de l’enfance.

Selon moi, il s’agit d’un roman à la fois original et bouleversant qui m’a donné envie de découvrir d’autres œuvres de Kazuo Ishiguro.

Cécile

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10 mars 2008 1 10 /03 /mars /2008 15:02

La confession du Pasteur Burg, Jacques Chessex

Une nouvelle incursion chez les auteurs suisses. Jacques Chessex. Prix Goncourt, membre du jury du prix Médicis, Grand Prix de langue française de l’Académie Française, j’en passe et des meilleurs. Le sérieux, le sens de la rigueur, de l’austérité. On sent que l’auteur a été marqué tôt dans sa vie, dans sa chaire et dans son cœur par des évènements dramatiques.

Le pasteur Jean Burg. Un enfant intelligent, précoce, une jeunesse studieuse à l’écart des autres et de leurs turpitudes. Une vocation née de la lecture des Livres Saints et des œuvres de Calvin. Un esprit à la fois simple et torturé. Voilà notre personnage muté dans sa première paroisse qui vient juste de mettre son ancien pasteur à la retraite après vingt-cinq ans de bons et loyaux services sans à-coups. Un petit village de montagne, des paysans avec leurs petits travers, des bourgeois honteusement enrichis et qui se croient au-dessus des lois et de la morale, des petites combines, des petites mesquineries… Bref des habitants au profil somme toute courant dans ce type d’endroit. Notre héros se sent investi d’une mission divine, se prend pour le bras armé du Seigneur. Mais son désir de purification des âmes et de vengeance céleste va faire long feu et se retourner contre lui quand il va être pour la première fois de sa vie confronté à l’amour, pas celui éternel de Dieu mais celui bien réel entre les hommes et les femmes. On se doute que l’histoire ne peut que mal se terminer. Et que notre pasteur, plus dérouté que jamais devant la volonté divine, va se retrouver la proie de tourments qui vont le pousser au bout du chemin.

On est bien loin de l’optimisme de Paul Auster dans « Brooklyn Follies », de l’humour de Jacques-Etienne Bovard (son collègue au Gymnase de la Cité à Lausanne) dans les « Nains de Jardin » ou de l’insouciance d’Anna Gavalda dans « L’échappée belle ». Mais quand on s’attaque à l’auteur de « l’Ogre » et du « Vampire de Ropraz » on sait d’avance ce qui nous attend.

Jean-Claude

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9 mars 2008 7 09 /03 /mars /2008 16:57

L'échappée belle, Anna Gavalda

Après le très grand succès de « Ensemble c’est tout » Anna Gavalda nous livre ici une petite tranche de vie sans prétention. A l’occasion du mariage d’une de leur cousine en province, trois membres d’une fratrie décident de se faire la belle et d’échapper à la fête organisée pour aller retrouver leur dernier frère qui n’a pu se joindre à eux. La première moitié du récit se déroule dans la voiture qui emmène la narratrice, son grand frère et la femme de celui-ci depuis Paris vers le lieu de la fête dans un petit village du Maine et Loire. On assiste aux premiers échanges déjà vifs entre les deux belles-sœurs sous l’œil tantôt amusé tantôt agacé du conducteur. Les sujets d’accrochage sont assez futiles mais servent de prétexte à l’auteur pour opposer la génération « beauf » à celle plutôt inspirée par mai 68. Conformisme et racisme primaire contre vie insouciante et confraternité accompagné tout de même d’un peu de lâcheté de la part du « camp des bohèmes » devant les comportements de « l’adversaire » : la peur du conflit ne l’emporte-t-elle pas un peu trop souvent sur la défense de leurs points de vue et de leurs convictions ? Assisterait-on à une certaine forme de lâcheté de leur part?

La deuxième partie du livre nous emmène dans un château perdu à la campagne. Les quatre frères et sœurs sont réunis, on sent leur bonheur à se retrouver entre eux. C’est l’occasion pour chacun de faire le point sur ses sentiments, de tomber le masque, de faire revivre ses souvenirs. On rit, on pleure, on se confie… et on en profite même pour assister à une noce locale bien éloignée de celle prévue initialement au programme. On termine sur une petite note nostalgique à savoir combien de temps tout cela va-t-il pouvoir durer, finit-on un jour par grandir et par sortir réellement de l’enfance et de l’insouciance quand on a passé trente ans?

On arrive trop rapidement au bout des 126 pages en regrettant de quitter Garance, Lola, Simon et Vincent aussi vite. Les caractères sont évidement un peu stéréotypés mais éminemment sympathiques et attachants. Ce petit hymne à l’amour fraternel à quelque chose de frais et de revigorant. Les dialogues « branchés », éléments principaux de la construction de l’ouvrage, sont plus vrais que nature. A recommander pour passer un petit moment de détente lors d’un après-midi pluvieux ou d’une séance de farniente en terrasse.

Jean-Claude

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