Le blog du club de lecture de suisse romande

5 mars 2017 7 05 /03 /mars /2017 19:11

L'ombre du vent - Carlos Ruiz Zafon

L'histoire se situe à Barcelone, dans l'après-guerre. Le père du jeune Daniel le conduit au Cimetière des Livres Oubliés, une bibliothèque secrète, réservée à des initiés, immense, renfermant des œuvres anciennes oubliées. On se croirait chez Borges. Selon la tradition, chaque nouvel entrant doit « adopter » un volume parmi des centaines de milliers qui sont là. Daniel, le narrateur, choisit L'Ombre du Vent de Julián Carax, un illustre inconnu.

Le livre, dont il recherche l’auteur, va changer le cours de sa vie, le marquer à jamais, et l'entraîner dans un dédale d'aventures et de secrets « enterrés dans l'âme de la ville » : L'Ombre du vent.

La trame policière et fantastique, superbement écrite, nous conduit entre 1933 et 1966 dans une Barcelone envoûtante, mystérieuse, parfois sombre, où se côtoient les horreurs, la lâcheté, les peurs, les mensonges, les trahisons, le courage, la joie, le bonheur, l’amitié et l’amour.

Ce livre est beau, captivant, poétique. Un très grand roman.

Armand

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13 février 2017 1 13 /02 /février /2017 16:31

Un homme - Philip Roth

Relecture, après une dizaine d’années, de ce chef d’oeuvre de Philip Roth.

Voici mon commentaire de l’époque:
« L’histoire d'un homme, mais le titre original (Everyman) convient mieux.
Le livre commence dans un cimetière. On y enterre un homme de 75 ans, dont on ne connaîtra le prénom
que vers le milieu de l'ouvrage. Sa vie matérielle: plutôt réussie. Sa vie affective, un triple naufrage. Trois mariages, trois divorces. Deux fils indifférents, une fille adorable et adorée. Un frère à qui tout réussit.
Philip Roth raconte une vie somme toute plutôt commune. Un homme.
Sa force: stimuler l'attention du lecteur en provoquant son empathie. Ses connaissances médicales sont stupéfiantes, et probablement autobiographiques, comme dans d'autres livres récents.
On apprend tout sur les pontages, les stents, les symptômes cardiovasculaires. De façon inhabituelle, les scènes de cul ne sont pas légion (ce qui devrait faire plaisir à une certaine amie à moi).
Le vieillissement et la mort, thèmes évidemment peu propices à la galipette.
Pour moi, voici un livre fort, profondément humain, et désespéré.
À vous de voir.

Amitiés obituaires »

Pas un mot à retirer.
Avec 10 ans de plus à mon compteur, le côté désespéré est encore plus marquant.
‘La vieillesse n’est pas une bataille, c’est un massacre’.
Et à propos de Everyman, le mot signifie plutôt: voilà ce qui nous attend tous.

Avec l’espoir fou de relire cet hymne à la vie dans 10 ans.

Amitiés fidèles au poste,

Guy.

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8 février 2017 3 08 /02 /février /2017 19:40

Goodbye, Columbus - Philip Roth

Pour ceux qui ne connaissent pas Philip Roth, ces six nouvelles publiées en 1959 sont une excellente introduction. Tout y est déjà: le Sémite (ahhhh les mères juives), le provocateur, le paillard, l’agnostique, l’humoriste, et surtout l’immense écrivain. Il avait 25 ans, et il est resté tel qu’en lui-même par la suite.

Anecdote racontée par Pierre Assouline dans le Dictionnaire amoureux des écrivains et de la littérature:
Un soir de 1969, Philip Roth, professeur de littérature et auteur de 3 livres, dont celui-ci, invite ses parents au restaurant pour les préparer à un événement qui va certainement les ébranler: la publication de son roman Portnoy’s Complaint. Préoccupé par leur réaction, il leur raconte l’histoire: la confession impudique de Portnoy à son analyste, ses problèmes avec les femmes et les aléas de sa vie sexuelle dus à une éducation entre une mère juive excessivement mère juive et un père hanté par les menaces de la constipation. Roth dut attendre la mort de sa mère pour connaître, de la bouche de son père, sa réaction à cette nouvelle. Lorsque son fils eut quitté le restaurant, elle éclata en sanglots et déplora son état mental: « Il a des illusions de grandeur ». Bien vu, maman.

Humour juif?
Un type entre dans un café et annonce:
-on va arrêter les juifs et les coiffeurs
Et tous de répondre:
-pourquoi les coiffeurs?

Amitiés kasher,

Guy.

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6 février 2017 1 06 /02 /février /2017 11:48

Check-Point - Jean-Christophe Rufin

Déception (ou coup d’épée dans l’eau).
Cinq ‘humanitaires’ partent avec deux camions pour la Bosnie. Cela se passe au moment du morcellement de l’ex-Yougoslavie.
Un mélange inextricable de langues, de religions et d’histoire contemporaine.
J’ai trouvé les personnages caricaturaux. Le suspense vient plus de l’état mécanique des quinze tonnes que des personnages englués dans leurs contradictions.
L’ami Jean-Christophe nous a habitués à mieux.
Ses habits d’Académicien doivent le gêner aux entournures.
Ou bien il a perdu sa fraîcheur sur les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle.

Allons, courage, il va sûrement encore nous sortir un beau lapin de son bicorne,

Guy.

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2 février 2017 4 02 /02 /février /2017 16:08

Territoires - Olivier Norek

Olivier Norek est lieutenant de police au SDPJ 93 depuis 15 ans. Il connait bien son sujet et ses travers. Son premier livre "93", suivi par "Territoires" puis par "Surtension" (que j'ai moins aimé) nous tiennent en haleine du début à la fin.

En ce qui concerne "Territoires" l'action se passe dans une ville inventée mais dans le 93, département réputé pour être la "poubelle de l'île de France".

Le fait est que c'est une réserve de drogue avec ses dealers (très jeunes) et ses recéleurs (très vieux qui s'arrondissent des fins de mois éthiques). Le commissaire Coste enquête suite à la mort subite de 3 caïds qui s'avèrent "parrainés" par la municipalité. C'est aussi la maire qui provoque une émeute qui met un quartier à feu et à sang. Les policiers ne pourront y rentrer qu'en vitesse, hyper protégés et une voiture de patrouille n'aura la vie sauve que grâce à un drone "secret".

Wouah !!! L'ADN devient désuet. Nous en sommes au drone. On n'arrête pas le progrès.

Par contre ce polar "technique" est passionnant. C'est ce que nous voyons le soir à la télé mais en plus précis avec plein de détails qui éclaire sur certaines conditions "humaines", sur certaines magouilles politiques, voire étatiques. Autant dire que nous voyons les dessous de l'histoire. Il y a beaucoup d'action, les blancs sont grisés et les noirs ne sont pas tout noir...

Pour tout ça, j'ai beaucoup aimé ce livre.

"Scénario au réalisme effarant. Dialogues aux petits oignons. Sens de la mise en scène. Pourvu qu'il récidive ! - L'Express."

Martine aux anges

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27 janvier 2017 5 27 /01 /janvier /2017 10:10

Villa avec piscine - Herman Koch

Villa avec piscine (Zomerhuis met zwembad) - Herman Koch

Marc Schlosser est médecin généraliste dans une petite ville des Pays-Bas. Il est l’heureux papa de deux filles adolescentes. Il jette un regard cynique sur les petites misères qui défilent à sa consultation.
Il est accusé d’une faute médicale ayant entraîné la mort d’un patient.
Ce patient était un comédien en vue, qui manifestait un peu trop d’intérêt pour l’épouse du médecin.
S’agit-il de faute médicale ou de crime délibéré?
Ce résumé ne donne qu’une faible idée des méandres de cette histoire passant par des vacances dans un pays qui semble être la France. Les victimes se révèlent coupables, les coupables victimes.

Tout cela est drôlement bien raconté par un scénariste de la télé néerlandaise, devenu romancier.
Qualifié de maître de la psychologie empirique par un critique, il tire les ficelles de façon machiavélique.
Un autre de ses livres (Le Dîner) m’avait emballé.

Je ne trouve aucun auteur comparable dans la littérature francophone ou anglo-saxonne.
Au début du livre, le lecteur sourit beaucoup, ensuite il commence à se sentir mal à l’aise, et il finit
par transpirer autant que les vacanciers en bord de mer.

Amitiés sudoripares,

Guy.

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26 janvier 2017 4 26 /01 /janvier /2017 17:42

La fuite de Monsieur Monde - Georges Simenon

La grande force de Simenon: un monde en clair-obscur, avec les détails qui font mouche.

Norbert Monde dirige une société de transports.
Il quitte son bureau un soir, passe à la banque, et disparaît.
On le retrouve à Marseille, puis à Nice, où il se trouve un travail dans une brasserie interlope fréquentée par des amateurs de jeu et de chair fraîche.
Il se met en ménage (boiteux) avec une jeune femme encore plus paumée que lui.
Au bout de quelques mois, il retourne chez lui, et se remet au travail comme si rien ne s’était passé.

Écrit en 1944, le récit n’a pas vraiment vieilli.
On ne peut pas reprocher à Simenon d’avoir le premier raconté une histoire de disparition.
La littérature et l’actualité se sont emparées de ce thème pendant les 70 ans qui ont suivi.
Mais je préfère quand même bon-papa Maigret et ses déductions rocambolesques.

Amitiés au commissaire,

Guy.

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24 janvier 2017 2 24 /01 /janvier /2017 16:39

Le soleil se lève aussi - Ernest Hemingway

C’est le premier roman d’Hemingway, il lui a tout de suite donné la célébrité. Le livre est paru en 1926.

Un groupe de jeunes américains oisifs promènent leur mal-être entre le Paris nocturne des années 20 - on pense au « minuit à paris » de Woody Allen - et Pampelune pour la grande fiesta San Fermin, où la corrida est précédée par la course des taureaux dans les rues de la ville. Ils sont de la génération perdue. Ils trompent leur ennui, leur angoisse, leur désespoir dans les fêtes, l’alcool, la pêche, l’alcool encore, l’amour, et - on est chez Hemingway - les corridas. Pas de grands sentiments, pas d'émotions, sauf à la lire entre les lignes. Rien n'est dit, tout est suggéré. Le style sobre et dépouillé d'Hemingway - un journaliste - est saisissant. Pas ou peu d'adjectifs, d’adverbes, une écriture économe à l’extrême. Le style Hemingway.

Deux petites fausses notes homophobe et antisémite.

Un roman sombre. La solitude des êtres perdus. Est-ce prémonitoire de la fin dramatique de l’auteur ?

Armand Herscovici

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18 janvier 2017 3 18 /01 /janvier /2017 19:40

Max - Sarah Cohen-Scali

Basé sur des faits historiques ce roman nous raconte l'histoire de Max premier représentant de la race aryenne du programme Lebensborn? visant à développer l'eugénisme nazi .

Sarah Cohen-Scali nous offre ici un récit richement documenté, un roman bouleversant et passionnant que l'on peine à lâcher. Une belle réussite qui accroche le lecteur de bout en bout Une belle découverte dans la catégorie jeunesse.

Véronique

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17 janvier 2017 2 17 /01 /janvier /2017 19:06

La valse des arbres et du ciel - Jean-Michel Guenassia

C'est dans une version des faits plus plausible que la version officielle que Jean-Michel Guenassia nous raconte l'histoire sur la période "Auveroise" de la vie de Vincent Van Gogh.

Dans ce roman entrecoupé d'articles de" la lanterne" journal d'actualités de l'époque et des lettres de Vincent à sa famille et ses amis, JMG nous rapporte avec finesse et une certaine tendresse, la vie et la passion du peintre pour son travail ,sa quête acharné du beau et du parfait, ses doutes et ses désirs.

On découvre également au fil des pages un portrait acide du "bon docteur Gachet "qui nous apparaît ici comme un être fat et sans scrupule, un petit-bourgeois étriqué qui n'hésite pas à échanger ses piètres connaissances médicale contre des œuvres de ses protégés sans débourser un centime.

Ce livre est un moment de lecture captivant et bouleversant à recommander pour tous les amoureux des arts et du peintre de génie que fut Vincent Van Gogh et pour en finir avec les légendes colportées à tort sur le suicide de ce dernier.

Véronique

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