Petit compte rendu de la réunion du club de lecture de Zürich, 18 septembre 2008, café Strozzi’s Fraumünster.

L’été tirant à sa fin, c’est à l’intérieur du « Strozzi » que s’est tenue la réunion de la rentrée.

Ont activement participé aux débats et aux discussions:

- Alexandra,

- Patricia,

- Pia,

- Régula,

- Jean-Pierre,

- Jean-Claude.

C’est avec un grand plaisir que nous avons accueilli (quand je dis nous je parle des vieux habitués) deux nouvelles participantes à cette réunion, Pia et Régula. Ces deux nouvelles « recrues » sont de grandes lectrices (jusqu’à 2 livres par semaine chacune et qui plus est en français, en anglais ou en allemand) et leur lectures sont très éclectiques (biographies, romans, livres spécialisés, policiers…).

Comment sont-elles arrivées jusqu’à nous ? Et bien par l’intermédiaire du blog bien sûr… (petite ligne de d’auto pub et d’autosatisfaction J).

Nous leur souhaitons donc la bienvenue et espérons les revoir lors des prochaines réunions ainsi que sur le blog par l’entremise de comptes-rendus ou de commentaires.

Les débats ont démarrés sur une question de fond posée par Jean-Claude :

-         Sans trop réfléchir, quels sont vos 2-3 livres/romans préférés ?

Réponse des participants :

-         Patricia :

o        « L’ironie du sort » de Paul Guimard,

o        « Vivre fatigue » de Jean-Claude Izzo,

o        « Sept jours pour une éternité » de Marc Levy

-         Pia :

o        “The Falls” (Les chutes)  par Joyce-Carol Oates,

o        « Un secret » par Philippe Grimbert,

o        « Deux vies » (Two lives) par Vikram Seth

-         Régula :

o        « Melnitz » de Charles Lewinsky,

o        « Noch eine Runde auf dem Karussell » parTiziano Terzani,

o        « Herrin des Hügels » (La vie de Cosima Wagner) par Oliver Hilmes

-         Jean-Pierre :

o        « Plaidoyer pour le Bonheur » par Matthieu Ricard,

o     « Pratique de la voie tibétaine » par Trungpa Chögyam,

o     « Dialectique du moi et de l'inconscient », par C.G. Jung

-         Jean-Claude :

o        « Brooklyn Follies » de Paul Auster,

o        « L'évangile selon Pilate » de E.E Schmitt,

o        « La vie interdite » de Didier Van Cauwelaert (originalité).

La lecture commune du mois: « Cinq vivants pour un seul mort » de Catherine Lovey.

-         Regula : ce livre lui a rappelé « La chaise rouge » de Felix Levy.

-         Patricia et Jean-Claude : critiques à lire ici.

L’autre lecture commune du mois: « Pratique de la voie tibétaine » par Trungpa Chögyam.

Vu que peu (en fait très très peu) de membres avaient lu le livre en question, il a été décidé de reporter la discussion sur le sujet à la prochaine fois. De toute façon il est grandement préférable de lire ce genre de livre petit à petit pour en apprécier le contenu et sa lecture peut très bien se faire en parallèle avec d’autres lectures plus « légères »…

Pour la prochaine réunion, nous tacherons de lire en commun :

-         un ouvrage en français à choix de Siegfried Lenz,

-         « Un couple ordinaire » de Isabelle Minière,

-         un roman policier (à choix).

La réunion aura lieu :

20 novembre 2008, 19h30 au café Balthazar (nostalgie, nostalgie…)

On espère vous y voir nombreux, plein d’énergie, plein d’enthousiasme, plein d’idées et plein de compte-rendu.

A très bientôt

Jean-Claude

Tout simplement un livre optimiste, tout simplement un livre sur l’optimiste, la joie de vivre et le bonheur. Très bien résumé par la citation de l’auteur mise en exergue : « Parfois je suis utopiste à la limite d’être con. La frontière est étroite, j’espère ne pas l’avoir franchie trop souvent…».

Paul Zythum, de son vrai nom Sébastien Morin, est un auteur que l’on pourrait qualifier d’amateur, de naïf, de débutant et de provincial. Mais que l’on ne s’y trompe pas. Tous ces épithètes sont à prendre dans le bon sens du terme et à mes yeux représentent des qualités qui font plus que souvent défaut à beaucoup d’auteurs soi-disant professionnels, branchés et reconnus.

Tout est matière à faire sourire dans ce livre. A commencer par le nom de la maison d’édition « La Cerise sur le Bateau », au titre du récit, à la présentation de l’auteur par lui-même…

L’histoire principale, ou plutôt celle qui sert de fil rouge à l’ouvrage est entrecoupée de petits récits sans aucun rapport les uns avec les autres mais qui tous ont un point commun: certains individus sur terre ont un petit quelque chose en plus de leurs semblables qui leur permet de «rayonner» sur leur entourage, de faire partager des messages de joie, de bon sens et même d’amour aux personnes qui les accompagnent. Afin de renforcer encore son message comme quoi le bonheur ne connait pas de frontières, ces petites nouvelles se déroulent dans des endroits aussi variés que l’Antarctique, le Burkina-Faso, Limoges, Amsterdam…

Paul Zythum se sert de toute la palette de ses personnages pour nous confier ses opinions sur des sujets qui lui tiennent probablement très à cœur. Il nous fait entrevoir la cruauté de la chasse à la baleine, les conséquences désastreuses du capitalisme, les effets néfastes du divorce, les horreurs liées au trafic des femmes et à la drogue…

Quelques fautes d’orthographes et quelques petites inexactitudes mais surtout de la poésie - comment ne pas s’émouvoir à la découverte de l’usine de larmes naturelles de Oust - beaucoup de jeux de mots et une fraicheur qui ne se dément pas jusqu’à la dernière page. Paul Zythum abuse peut-être un peu de trop des comparaisons dans son écriture, mais son style, même s’il doit encore s’affirmer est d’un abord sympathique et agréable tout en cadrant parfaitement avec le sujet du livre.

J’irais jusqu’à qualifier ce livre de version «dessin animé» du « Plaidoyer pour le bonheur » de Matthieu Ricard, l’ambassadeur bien connu du bouddhisme en France.

Je ne pourrais pas m’empêcher à l’occasion de lire « Y’a un passage sur vous…, » du même auteur publié dans la même maison d’édition en 2006, afin de vérifier que Paul Zythum est bien l’utopiste heureux qu’il prétend être ici.

Jean-Claude

Dans mon lent cheminement au travers de l’univers surpeuplé des romans policiers, je viens juste de terminer «  L’inconnue de la crique » de Martha Grimes. Martha Grimes est une américaine, Docteur ès lettres, qui a publié à ce jour une trentaine d’ouvrages parmi lesquels une vingtaine de romans policiers dont l’action se déroule en Angleterre.

Membre à part entière de la famille des auteures anglophones plus ou moins « héritières » d’Agatha Christie au sein de laquelle on trouve entre autres Mary Higgins-Clark, Ellis Peter, Elizabeth George et Anne Perry pour ne citer que les plus connues, Martha Grimes nous fait partager dans ses livres les aventures de deux personnages, Richard Jury, commissaire de Scotland Yard et Melrose Plant un aristocrate britannique riche et désœuvré.

Malheureusement pour le lecteur, l’action principale déjà peu facile à suivre se retrouve mélangée avec de petites histoires parallèles mettant en scène la famille et la « bande de copains aristo » de Melrose Plant. Ces anecdotes sans intérêt n’ont aucun rapport avec l’intrigue proprement dite et ne servent qu’à accroitre inutilement le nombre de personnages déjà conséquent ainsi que le nombre de pages du roman qui s’en serait volontiers passé.

Cette situation est-elle propre à « L’inconnue de la crique » ? Tous ces personnages secondaires se retrouvent peut-être avec un rôle plus important dans d’autres ouvrages de Martha Grimes et il faut peut-être devenir un « intime » du commissaire Jury et de Melrose Plant pour se sentir en famille au milieu de cette bande d’aristocrates à la limite de la caricature. On est bien loin en tous cas d’une famille « Malaussène » où chacun des membres à son rôle à jouer et qui, si il n’en n’a aucun, n’apparait tout simplement pas dans le récit afin de laisser sa place aux véritables protagonistes.

Les personnages sont peu attachants, aucune comparaison possible avec un Hercule Poirot, avec une Jane Marple, ou avec le duo formé par l’inspecteur Thomas Lynley pourtant lui aussi aristocrate de naissance et le sergent Barbara Havers créé par Elizabeth George. Les relations entre Jury et Plant ne sont pas convaincantes non plus et ne font pas ressortir une quelconque connivence qui pourrait exister entre la police et l’aristocratie britannique.

Pour terminer, l’intrigue en elle-même reste assez limitée et la chute sans surprise. On trouve les ingrédients classiques de ce genre de roman, un manoir, une Bentley, une falaise, un fantôme, un océan déchainé… et l’utilisation de thèmes racoleurs comme le Sida et les « snuffs movies » ne semblent être là que pour conserver l’attention du lecteur jusqu’à la fin du livre. Les quelques scènes d’action ne sont pas non plus très bien décrites et l’ensemble sonne un peu faux.

Etant persévérant de nature et n’aimant pas juger sur un seul essai, je ferai sans doute l’effort de lire « Le mauvais sujet » (The Man With a Load of Mischief) écrit en 1981 afin de donner à Martha Grimes une deuxième chance de me séduire.

Jean-Claude

L'auteur du superbe Hypérion a aussi écrit des nouvelles. Celles-ci ont été publiées entre 1982 et 1995.

Ce livre fourre-tout donne l'impression d'un 'digest' pour faire fonctionner le tiroir-caisse.

Si vous voulez connaître Simmons , lisez plutôt Hypérion, vous en aurez pour quelques semaines.

Impression totalement subjective : il y a un côté masochiste dans plusieurs de ces textes. Maso le vieux Dan ?

Amitiés déçues,

Guy